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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 18:04

...
 

 

Le boulevard de l'Industrie

 

 

 

Parallèlement à cette rive Sud du bd du 2ème Zouave, courait une rue sombre, bordée d'arbres qui en faisait, la nuit, un couloir inquiétant; revenant de l'entraînement de baskett à Eckmülh, je m'imposais de le suivre.

 

Captureio.PNG

 

Cette venelle portait quand même le nom de bd de l'industrie.
De jour, on n'y voyait pas le moindre atelier mais en son milieu, une étrange villa-Musée dont , à travers les grilles j'apercevais des vestiges antiques exposés. Il y avait pourtant beaucoup à voir :


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BJ-f--15--Bd-de-l-industrie--Musee-Nessler.jpg
Je sais seulement maintenant qu'il s'agissait du Musée Nessler ...

Pourquoi Nessler ? Je n'ai pu trouver mais il semble que la villa ait appartenu au commandant Demaegth, savant distingué puisqu'on donna son nom au grand musée qui s'élèvera sur le boulevard Paul Doumer en 1923 ...
En face de la villa, en 1848 l'autorité militaire avait fait construire un caravansérail pour doter d'un marché cette partie de la ville ...

Capturemg.PNG
... Quelques décades plus tard il était abandonné (sans doute au profit de Kargentah) mais la plus belle des portes du caravansérail - celle de la photo - avait été relevée sur la promenade de Létang ... Depuis 2001 elle est effondrée et ses blocs gisent, épars, à demi dissimulés par les herbes folles ...

rogeralfonsilecaravanserail_small.jpg

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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 18:03




ou Collège ARDAILLON






On le désignait ainsi parce qu'on n'y enseignait pas les langues mortes mais c'était un lycée qui portera ce titre juste après mon passage.
Pour m'y rendre le matin - car j'étais 3/4 pensionnaire et n'avais à faire que 2 trajets par jour - , trois itinéraires s'offraient à moi.
Partant de la rue Pélissier, celui des réveils tardifs, à partir du haut de ma rue, grimpait par d'abruptes venelles jusqu'au Plateau St Michel.





Je recoupais la rue de Mostaganem et le bd Marceau pour aller chercher la rue Dutertre; je pouvais de loin apercevoir notre si charmante gare de style mauresque.



garesaurel.jpg


Je devais encore traverser les hauts des boulevards Fulton et Sébastopol, jetant au passage depuis ce dernier un regard sur l'Hôpital Civil



, pour arriver sur l'arrière du Musée Demaeght où se tenait l'école des Beaux Arts.
 Ma mère m'y avait inscrit quand j'étais en 6ème et le bilan que j'en retiens est bref : 20 en Histoire de l'Art, 0 en dessin ...
Il ne me restait plus que quelques dizaines de mètres à parcourir pour me trouver dans la loge du concierge; c'était pour moi le moment d'estimer si j'allais avoir besoin d'un mot d'excuse. Si mon retard était trop important, je m'appuyais sur le rebord complaisant d'une fenêtre, toujours la même et rédigeais rapidement ce texte que je n'ai pas oublié:
Monsieur, Je vous prie de bien vouloir excuser le retard de l'élève RM. Avec mes remerciements."
... Un minimum de brièveté pour un maximum d'exigence!
J'apposais ensuite ma signature habituelle... Eh bien il s'en faudra de plusieurs années avant qu'un pion s'inquiète de savoir à qui appartenait la signature:
- A moi Monsieur.
- Tiens donc!
- Ben oui, je vis seul...
A partir de là la question dépassait la compréhension du pion.

Le second itinéraire était plus dolent.
Je remontais la rue Pélissier jusqu'à son carrefour avec la rue Cavaignac que je suivais, parallèlement à la rue d'Arzew jusqu'au bd Clémenceau, passant successivement devant l'école Jules Renard, l'Institution Jeanne d'Arc et finalement le Cours Descartes où plusieurs de mes amis, sportifs de haut niveau, viendront terminer leurs études malgré les efforts de M.Folton pour les garder au Collège.
Comme déjà évoqué, je rejoignais le square Garbé mais de là deux voies s'offraient: soit je coupais le square en diagonale pour trouver la place Sébastopol soit, si j'en avais le temps, j'allais chercher le boulevard du même nom plus bas de façon à passer,






l'air blasé devant GSell, le lycée de jeunes filles.

A l'angle du boulevard avec la place il y avait un café abritant le meilleur baby foot de la ville. Que de parties acharnées avons nous disputé une certaine année Castillo, Sabagh, Galera et moi; Salvador chantait "Un gentleman un peu noir"!






A l'autre bout de la place je prenais le bd Paul Doumer et arrivais bientôt au Musée Demaeght; Ardaillon n'était plus qu'à quelques pas.


Le troisième itinéraire c'était quand je dormais chez ma grand mère à Eckmühl; on s'arrangeait pour faire le trajet à plusieurs: Juan, Furio, Bensoussan, Dura, Guzman...

Car il fallait traverser le Village Nègre et l'on n'était pas fiérots. Là aussi on débouchait sur le Musée Demaeght.




Comme on le voit ci-dessus,

 



 notre Collège avait une forme triangulaire et le bâtiment blanc juste à côté abritait l'enseignement technique.





L'entrée principale avec son grand escalier reste marquée par le souvenir d'une de mes bougnas au sortir de l'étude du soir; contre V. qui d'ailleurs ne s'en souvient pas. C'est, pareil à une statue de Giacometti et l'économie de gestes du Commandeur que M.Sotteau, le Principal, avait mis fin à l'algarade.





Voilà une partie de la cour intérieure, étrangement déserte;.
Dans le prolongement de la partie centrale se trouvait la sortie des élèves. A dix heures c'était la ruée pour prendre d'assaut le carico de Chergui et sa calentica. J'ai eu la chance d'avoir sévi dans les 2 classes de part et d'autre de cette entrée: la 4èM1
et la 3èM1 mais je ne peux qu'être surpris que Chergui n'ait jamais blessé quelqu'un avec son grand couteau à pain ...







Il décèdera en 2004.


Sous les arcades se déroulaient les matchs de pitchaks mais aussi d'un jeu peu évoqué par la mémoire pied-noirs. Généralement à 2 contre 2 on avançaient vers les adversaires en faisant rebondir une balle sur le front, en faisant des passes à son partenaire et , pour bien faire, ça se terminait par un tir à la " tête d'or Cano"!
La partie centrale était aussi l'un des 2 buts des matchs de foot ou de hand des récréations potaches. Au-dessus à gauche, c'était les labos de chimie de Momo Serfati et à droite ceux de sciences nat où il fallait s'exprimer " à voix chouflée".







 
 
C'est pas peu de dire que nous étions un collège sportif, l'équipe cadet de basket ci-dessus deviendra quelques années plus tard la sélection d'oranie. Avec de g. à d.
debout: Vicente (jsse), Salmeron P; (jsse), Dura (spartiates), Ferron (jsse) - accroupis: (X), Chauzy (gco?), Castagno (électra), Guzman  (électra).
Je vais m'arrêter là mais c'est certain que ces souvenirs là, personne ne pourra me les prendre ou les nationaliser.











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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 18:02

 

 

...il y a bien lontemps déjà

 

 

... dans une classe de 4è allégée, car n'ayant que 34 élèves, on invita les ados à poser pour une photo de classe...J'ai eu le plaisir de m'y découvrir mais au-delà de cette satisfaction fort justifiée, me stupéfie la mémoire juvénile qui me permet de reconnaître tous les visages et de mettre un nom sur la plupart d'entre eux...Comme il n'est pas possible de lire les noms à l'envers de la photo, je vous fait bénéficier de mes réminiscences...

 

 

ghjk.PNG

 

 

 

...il me semble que Amoros et les frères Boisméry étaient absents ce jour là, raison sans doute pour laquelle on se servait de l'économe (6) en bouche-trou...

 

.S'il arrivait que cet article tombe sous les yeux de quelques anciens de cette classe, à travers les commentaires que je vais rédiger sur quelques uns d'entre vous, essayez de deviner qui je suis ?

 

(1) Ganga: le plus petit de la classe, tu resteras jusqu'à mon dernier souffle l'Avare de Molière récitant à Mme Dupéris: "Je vous ai fait un petit mémoire...Le voici..."

(2) Maziz Nourredine : bien calme pour "un flambeau de la lumière"

(4) Costagliola :vibrant et si fier de sa corsitude 

(7) Guttierez : c'était quand, quand tu m'as dit gerer une station service ?

( 8) Botella: notre "deezer" (répertoire musical), il suffisait qu'à entendre un air pour moi nouveau je l'interpelle " Oh c'est sorti depuis longtemps..."

(9) Fenoll : le musicien, un vrai, le seul à rester sage durant le cours de musique...Il rejoindra bientôt l'orchestre de son père...

(10) Ramos : le bon en toutes matières...

(11) Polonus : un bûcheur...

12) Joly-Kapès-Lancry dans l'ordre alphabétique mais où étaient passés Kapès et Lancry ?

(15) Aguire : le bon en foot (calo)...

(17) Pomarès : dit "bigoté", le premier d'entre nous à se tailler la moustache...

(18) Salmeron : l'autre bon en foot (cdj)...

(25) Galera : une Voix, non pas seulement parce qu'il chantait bien mais parce qu'il avait une "grande gueule"...

(27) Vasserot : l'éleveur de vers à soie...

(28) Hazan : estimable...

(29) Monbrun : le bon en rédaction...

(31) Guirao : quelle teigne !...

(33) Hakiki Habib : le bon en maths...

(34) Tison : futur proviseur...

(35) Serfaty : émail diamant...

(36) Juan : de Protin...

Je m'excuse à l'égard de (16) car je pense qu'on était très copains...

 

 

 

 

 


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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 18:01

 

 

 

La Gare

 


Au plus haut du plateau, donjon dominant, s'inspirant du style mauresque, ces bâtiments ne manquaient pas de charme.





Sur le boulevard en face, un vieux bistrot avec un "cojo" triste exhibant sa jambe de bois: un de mes grands oncles ... Encore un peu doué en affaires !






















monument aux morts des cheminots


L'arrangement intérieur était en harmonie.







La_Gare_DOran.jpg










Lorsque je parvenais sur les quais, j'avais la sensation d'avoir déjà quitté Oran.

















 

















le buffet de la gare
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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 18:00

 

 

 

La place Hoche



J'y suis né, rue Kimburn, au n°7  je crois, au- rez - chaussée, dans une chambre appartement - on ne disait alors pas studio -, où les déconvenues de ma famille paternelle nous avait conduits.
Il ne m'en reste que la photo ci-dessous, quand ma mère me déposait chez l'épicière au coin de la place des Victoires, en face de l'Idéal avec l'arrière plan des vespasiennes...Mes très chers "tata" et "tonton " Ortéga.





Cette place était le coeur du quartier St Pierre et je l'ai longtemps pratiquée puisque j'ai fait toutes mes études primaires à l'école Notre Dame de France rue d'Inkerman. Pendant plusieurs années notre cour de récréation a été un grand entrepôt de bariques de vin vides à l'un des angles de la place. Vous diriez aujourd'hui à un directeur d'école d'abandonner des enfants dans de pareilles conditions, même bien assuré il refuserait; mais notre directeur à nous, l'abbé Garcia, était un drôle de n°. J'y reviendrai.
Par la suite ce terrain sera le stade de volley ball du Caid.

Aujourd'hui, la place Hoche a été transformée en marché aux fleurs fleuron du tourisme oranais.





Pourquoi pas mais de là au charme désinvolte de la rambla de Barcelone ...

Pour moi la place restera:




... ou mieux encore, ceci:






La place Hoche c'est en grande partie les Caves Sénéclauze la plus puissante entreprise de vins de l'Oranie, tout un paté d'entrepôts entre la place et la rue Kimburn. Cette rue empestait le pinard, les fois où je retournais à mon immeuble de naissance où résidait un oncle maternel, je m'efforçais de longer rapidement les rives des Caves en retenant mon souffle.

La place Hoche c'était aussi mon école Notre Dame:





Combien de parties de pignols ou de cartlettes ai-je pu faire devant cette façade en attendant que s'ouvrent les portes.
Le souvenir le plus marquant que j'en conserve c'est cette fouettée que m'infligea un jour le directeur, l'abbé Garcia, sous prétexte que je n'avais pas été attentif durant une dictée ... S'étant péniblement procuré un coupon, ma couturière de mère m'avait façonné un merveilleux pantalon golf que j'étrennais ce jour là. Le pantalon amortit un peu le fouet mais y laissa sa trame de mauvais tissu. N'empêche, je ne pardonnerai jamais à l'abbé.





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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 17:54

 

 

Avenue du colonel Ben Daoud


 

 

Mohamed Ben Daoud est né en 1837 ... Il était le neveu de l'agha des Douairs, une tribu proche d'Oran qui s'était très tôt ralliée et avait fidèlement combattu avec l'armée française ... Avec la bienveillante protection du général Deligny qui le suivit durant sa carrière, il est le premier élève algérien sorti s/lieutenant de St Cyr ... Il est naturalisé français en 1858 à sa sortie de l'école ... Il sera promu colonel du 1er régiment de spahis en 1889 ... Un peu avant sa mort en 1912, il sera promu Grand officier de la Légion d'honneur ...

 

A Oran, l'avenue qui porte son nom va du Tir au Pistolet à St Antoine


 

SDC10124.JPG

début de l'avenue Ben Daoud au Tir au Pistolet de St Antoine ...

 

 

...au bas du bd Albert 1er  près du Jardin public longeant, en grande partie, le bd des 40 mètres ... Coïncidence, la rue portant le nom de son protecteur, le général Deligny, se trouve à peu de distance dans St Antoine...

 

 

 

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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 17:53

 

 

 Marie Feuillet


 

 

Dans les confins du haut Eckmulh, à proximité de l'école normale d'institutrice, se tenait la rue Marie Feuillet dont le doux nom la laissait considérer comme l'une des plus importantes rues du quartier ... Pour moi elle voisinait avec l'un des plus convivial terrain de boules que j'ai connus ...

 

Qui était-elle ?

 

 

 

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Née Huot à Rethel en 1864, mariée Feuillet elle connaît très tôt le malheur de perdre son époux et ses deux petites filles ... Elle se consacre alors totalement à l'activité d'infirmière dont elle acquiert les diplômes puis s'en va servir sur les grands champs d'"ensanglantement" du monde qu'ils soient d'ordre naturel (tremblement de terre de Messine) ou de guerre (Maroc surtout, Algérie) ... En ces occasions elle fait montre de qualités de création et d'organisations qui incitent l'estimer de la trempe d'Henri Dunant ..

Le pays et le gouvernement ne s'y tromperont pas en lui rendant hommage à l'occasion de son décès en 1912 ..

Elle a passé plusieurs années à Oran, on lui doit la création d'une antenne de la Croix Rouge pour la formation des infirmières.

 



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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 17:52

 

 

Lequel de mes cousins m'avait aidé à franchir gratuitement le contrôle de l'entrée? ... Sans doute profitant de la bouculade et puis, je n'était pas bien grand ...c


Quiqu'il fut je ne m'en souciais, émerveillé que j'étais, du haut de mes douze ans , par le spectacle des gradins animés déjà par des agités, des soiffards, des chanteurs et surtout par les loges tapissées sur leurs façades par les grands foulards des beautés qui s'y affichait en retrait ... Le matador leur présenterait-il ses hommages ? Ou mieux, leur lancerait-il un des symboles de sa victoire ?  ... Peut-être à la grande blonde qui se tient au-dessus des torils ...

 

 

230px-Chiquerosyu.jpg

 

 

Les trompettes officielles imposent à tous le silence et nous font nous lever pour rendre honneur à la troupe chamarée qui commence d'apparaitre au niveau des torils ... Au -dessus les officiels dans leur grand balcon s'agitent inconsidéremment: certains haranguent dans le brouhaha revenu, d'autres tiennent un garde à vous impeccable ... impeccable sinon leur bras levé qui rappelle de mauvais souvenirs ... en fait il essaient ainsi d'attirer l'attention de tel ou tel des toréadors pour montrer à leur famille à quel point ils sont bien introduits...

 

Une trompette plus puissante rétablit le silence ... Chicuelo III avance d'un pas dans le sable... Bras en V il s'offre aux regards, d'imperceptibles rotations des talons lui permettent de saluer à la ronde et il termine bien entendu par la loge officielle. L'ovation ne s'est pas démenti un seul instant ...

 

Pour ce public encore inculte, Chicuelo III est l'enblème de la corrida: à peine 20 ans, s'incrivant dans une lignée de Chicuelo tous toréadors réputés dont le plus fameux, Manuel Jimenez Moreno, le torero de la grâce, inventa une des plus prestigieuses passes de cape de la corrida, la véronique "chicuenlina"...

 

 


 

...Mais le nôtre de Chicuelo est surtout admiré pour sa bravoure extrême qui lui valut bien des blessures ou, pour le moins, de terminer avec son beau plastron rouge du sang de la bête ...

 

 

chicuelinadf.jpg

 

Oui, c'est bien là une "chicuelina" !

 

Mais voilà que démarre dans les hauts parleurs un paso doble endiablé annonçant le début du paseo, de la présentation des acteurs et il y a là une sacrée troupe. Sur un premier rang trois toréadors avec Chicuelo au milieu ... non parce qu'il est la vedette mais parce qu'il est le plus jeune ... les règles de la corrida en décide ainsi! Suivent dans un ordre indécis un ou deux "banderilleros", quelques aguicheurs chargés d'attirer le toro au quatre coins de l'arène, - si je puis dire - afin de permettre au matador d'observer la bête sur toutes les coutures ... Un peu sinistre l'attelage de plusieurs chevaux chargé de tirer le cadavre des toros hors de l'arène ... Il y a aussi un "décerveleur" pour les mises à mort incomplètes, il viendra terminer le travail à l'aide d'un court poignard planté dans la cervelle du toro agonisant ... C'est le moment où l'ensemble du public hurle sa réprobation ... Enfin, toujours en dernier sur leur chevaux caparaçonnes, un ou deux picadors impopulaires quoiqu'ils fassent. 

 

Lorsque tout ce petit monde a terminé le tour d'honneur, tout ce petit monde se dépêche de disparaître derrière la barrière de bois ceinturant la piste ... sauf Chicuelo III qui s'agenouille à une vingtaine de mètres face à l'entrée du toril ... Un murmure d'effroi et de ravissement parcourt la foule: pour nous honorer le jeune matador va nous offrir une "a porta gayola" ... C'est ... Soudain on entend des portes qu'on ouvre et qui claquent et déjà le monstre jaillit, fonce sans hésiter sur l'homme accroupi ...

 

 

300px-Pepin_Liria_recibiendo_a_porta_gayoladd.jpg


Impassible, Chicuelo, au tout dernier moment, d'un mouvement ample de sa "capote de braga ", sa grande cape rose et jaune qu'il envoie derrière lui, ...Chicuelo dévie la course du toro décontenancé.

C'est là seulement que l'homme se redresse et salue sous un tonnerre de hurlements ... N'empêche que si la bête avait eu mauvaise vue ... d'autant que Chicuelo n'avait pas eu le temps de l'étudier ...

Ce qu'il va entreprendre maintenant.

 

Quelque uns de ses valets (peones) entreprennent d'aguicher le toro à la ronde de l'arène mais c'est dans les quelques passes qu'il va bientôt faire à la capote de braga, que Chicuelo mesurera les faiblesses et les menaces de son adversaire.

 

Je vais arrêter maintenant le récit ...Dans les séquences de la corrida qui vont suivre il y a des moments qui m'ont ravi et d'autres qui m'ont déplu ... et je sais que d'aucuns apprécient ou pas ces moments là ... et qu'il y a chez les uns et les autres une aptitude à l'argumentation que rien n'épuisera ...

 

 


 


 

 


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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 17:52

 

 

 

 

 

Le dernier des Fédérés ou Lone Ranger


 

imagesjhu.jpg


 

C'était au cinéma Plaza, avenue d'Oujda à Eckmülh, qu'on passait ce film qui faisait accourir les douze ans depuis Gambetta jusqu'à La Calère... Gamins qui aussitôt sortis de la projection entreprenaient de se taper la fesse et de galoper en hurlant: "Aliiiou syumbé ... Aoui!!!"

 

C'était le cri du jeune homme qui fonçait sur son cheval blanc pour aller détruire des méchants ... Suivi par le fidèle Tonto qui l'avait extirpé lors du massacre des Fédérés ...

 

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Les Fédérés c'étaient des jeunes combattants du lointain Ouest revenus de la grande Guerre et qui conservaient des liens d'amitié. Constatant combien le Crime et le Vice s'étaient développés durant leur absence, ils constituèrent une milice et entreprirent de détruire ce Crime et ce Vice partout où il s'était implanté.

 

Mais un jour, le soleil commençant à baisser, le Vice et le Crime inquiets des succés des Fédérés, leur tendire une embuscade dans un ravin étroit ... Pas un seul n'en réchappa !

Ou plutôt si, il y eut un sauvé ... Tonto, un indien Pueblo qui vivait non loin dans une grotte et dont les blancs toléraient la présence du fait de ses dons guérisseur, Tonto donc qui par ailleurs était muet et dont le surnom signifait en espagnol "idiot" et qui ne l'était pas du tout, Tonto dis-je entreprit durant la nuit d'inspcter le champ de cadavres où il repéra un seul Fédéré encore vivant. Il l'emmena dans sa grotte et, peu à peu, parvint à le guérir.

 

Il faudrait maintenant parler du grand cheval blanc, des balles d'argent, de la première représaille contre Le Vice et le Crime ... Du cri de guerre, de l'adresse de Tonto au lancer de couteau ... Etc ...

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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 17:49

 

 

Raz el Aïn berceau originel...

 

 

Ce matin Jocelyne m'envoie des photos concernant le cimetière espagnol dit cimetière des cholériques ... qu'avec cette première photo mon souvenir s'échauffe :

 

 

MLa-00-Raz-el-ain-CimetiereCholeriques.JPG

 

le coin inférieur droit de la photo, le maigre écoulement d'eau que l'on aperçoit dans son lit plus large, c'est l'eau de l'aïn, de la source qui depuis toujours évacue les pluies infiltrées dans le massif de l'Aïdour qui porte la forteresse et Santa Cruz... La route qu'on voit, rive gauche longer les maisons, monte vers Eckmülh et passera devant des grottes où l'on vérifia la présence humaine au néolithique ...

A droite l'embouchure n'est qu'à quelques centaines de mètres : c'est au moins autant - car le site portuaire initial n'était guère fameux - pour cette eau douce que pour le port que des marins venaient là et parfois s'y installaient : phéniciens, romains, berbères, arabes, espagnols ...

Ils pouvaient produire légumes et fruits dont ils avaient besoin et l'on peut constater au bas de la photo - qui doit dater des années 50 - des lopins et pépinières aussi rangées que les huertas d'Espagne ...

 

 

CA-h--22--Raz--el--ain.jpg

Ces versants iront, par delà l'image, rejoindre ce qui reste de la Calère et par delà Oran actuel ...

 

La partie haute de la photo, négligeant le promontoire à la végétation ordonnée, connu sous le nom de cimetière des cholériques et que j'évoquerai plus tard, se développe la première et plus grande Casbah d'Oran ...

 

En 2010 la population de la casbah a été décuplée par l'arrivée massive de campagnards en recherche de terrain bon marché ... Je l'ai traversée une seule fois, avec un copain, à la suite du pari de rejoindre, en direct, la chapelle dont les aménagements venaient d'être terminés ... En footing s'il vous plaît ... D'abord le grand escalier au centre de la photo, sans se douter que nous longions le cimetière des cholériques ... puis un dédale de ruelles pentues, puis la montée dans les pins d'Alep en recoupant parfois la route normale qui s'élevait en lents méandres jusqu' ... jusqu'au moment où, la chute du jour et la fatigue aidant, nous décidâmes de redescendre mais cette fois par la route asphaltée

 

 

MLa-05-Raz-el-ain-CimetiereCholeriques.JPG.

Lorsqu'on parle du choléra à Oran, il importe d'éclairer plusieurs points:

- il s'agit de l'épisode de 1849, d'autres épidémies eurent lieu avant 1849 et d'autres après,

- chaque fois ils sont survenus à partir de contaminés arrivant d'Europe et chaque fois l'épidémie a concerné l'Algérie toute entière, pour le moins ...

- Le bilan de cette épidémie de 49 établi par le général Pélissier donnait :

* Personnel militaire : 882 décès
* Personnel civil : 2472 décès dont 1512 arabes

En 1849 la population d'origine europeene se cantonait dans l'espace correspondant à la Marine et la Calère

 

 

MLa-26-Raz-el-ain-CimetiereCholeriques.jpg

 

et le cimetière espagnol ci-dessus était celui des chrétiens tandis que le cimetière musulman s'étendait vers la source du Ras el Aîn en direction d'Eckmülh ...

 

A propos du choléra c'est une infection contagieuse due à une bactérie liée à l'espèce humaine; d'origine fécale la contamination est orale par l'eau de boisson ou les aliments souillés ... Plusieurs jours de fortes pluies peuvent suffire à lessiver la contamination ... Un agnostique verra là l'explication du miracle de ND de Santa Cruz auquel cas le croyant répondra:"mais qui a fait tomber la pluie ?" ...etc

 

Laissons parler une contemporaine de l'épidémie de 1849:

Dans « Algérie , un regard », Pauline De Noirefontaine écrit, à propos de cette épidémie : « le choléra a fondu sur notre pauvre ville comme un vautour qui la couvre de ses ailes noires… il est presque impossible de sortir de chez soi ni d’ouvrir sa croisée, sans entendre le râle de la dernière heure, ou voir quelque exposition funèbre…depuis six semaines que le choléra a étendu sur nous son bras de fer, il a déjà fauché le huitième de la population, et le tiers de la garnison, sept médecins, quatre-vingt-cinq infirmiers et douze sœurs de Saint-Vincent-de-Paul... Mais c’est surtout la rapidité avec laquelle on passe de la vie à la mort qui ébranle les âmes les plus intrépides. On ne peut même plus se fier à la jeunesse, à la fraîcheur et à l’éclat des belles années ; le monstre sévit avec une fureur tellement aveugle, qu’il frappe indistinctement jeunes et vieux, faibles et forts, pauvres et riches, sans distinction d’âge, de fortune. »

On enterra donc les victimes dans le cimetière espagnol qui y gagna un second d nom: cimetière des cholériques dont les quelques photos qui suivent datent des années 50.

 

 

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En 2009 une commission bi-partite visitant ce cimetière écrit : " En descendant nous avons été horrifiés à la vue de l'état du cimetière des cholériques, où le gardien (non rémunéré depuis longtemps) nous a expliqué l'abandon total de ce site par les autorités

 

 

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