Le bd Seguin partait des bordures de la Place d'Armes (ou Foch, ou de la Mairie) et partait droit au Sud, sur plus d'un km jusqu'aux bordures du square Garbay,derrière la cathédrale. Au-delà il s'appelait Lescure.
Sa première partie allait de la place d'armes à celle de Villebois Mareuil que nous étudierons par elle-même. Les commerces d'antan avaient reflué plus au sud, au profit de beaux immeubles résidentiels.
De ce point de vue l'hôtel Continental, qui deviendra le Martinez, à toucher le cercle militaire était le plus prestigieux de la ville.
Il subsistait bien quelques magasins mais de luxe comme la bijouterie Prat.
Un intrus avait réussi à se glisser à l'angle avec le boulevard Galliéni: le Prisunic... Ce qu'il en reste aujourd'hui ...
A partir de Villebois Mareuil, le bd Seguin commençait à remonter vers, tout au fond sur la photo après l'ensemble immobilier de la Cité Lescure, un quartier appelé plateau St Michel ou simplement lePlateau.
Jusqu'au carrefour avec la rue d'Arzew et même au-delà jusqu'au carrefour avec la rue de Mostaganem où il finissait, notre boulevard connaissait une grande activité commerciale avec de grands magasins (Storto), un grand cinéma l'Escurial...
Ce carrefour était un passage obligé sur l'un des itinéraires conduisant de chez moi à mon collège Ardaillon et encore y avait-il là un passage couvert comme nous en avions beaucoup,qui me menait directement dans le square Garbé; du nom de l'un de nos anciens maires.
Mais à partir de ce carrefour, notre rectiligne boulevard qui s'appelle maintenant Lescure et qui grimpe durement vers le Plateau devient un désert humain... Sur la droite j'ai longtemps connu un immense trou bordé d'une vieille prison où se construira cette énorme cité Lescure que l'on repérait de partout.
Dans l'immeuble juste après le trou habitait l'un de mes grands oncles et son épouse. Ils étaient âgés et fatigués et m'invitaient une fois par mois à dîner. C'est grâce à eux que j'ai fait la connaissance de Léonce, un autre petit neveu de ma tante. D'après eux, son père et le mien étaient inséparables jusqu'à ce que la guerre les réunisse définitivement; lui et moi devinrent inséparables mais il nous a quitté beaucoup trop tôt.
" Le boulevard Séguin était à Oran un boulevard comme les autres, mais le soir, les passants innondaient ses trottoirs. Ce grand boulevard se remarque d'abord par l'étroitesse de ses trottoirs qui s'animent et débordent aux heures de pointe. Ses magasins célèbres qui commercialisent les nouveautés tel que le Festival spécialiste dans le matériel de musique et de phono, Christophe l'art de la qualité de la table, Taourel, les plus beaux parfums de Paris, la bijoutrie Prat, célèbre pour ses bijoutset joaillerie de luxe, la Redingote Grise, l'habilleur au fait de la mode, le Grand Café Riche et sa clientèle bourgeoise et dominante, la pharmacie Marigiano, l'une des premières d'Oran.
En face, il y'avait l'hotel Martinez, une fleur de l'hôtellerie de standing à Oran, puis le Crédit Lyonnais avec ses argentiers, le Grand Bazar, en face le kiosque à journaux . En traversant le boulevard Galliéni, il y a le Prisunic, une grande surface très appréciée et ses nombreuses vitrines richement décorées. On y trouve des vêtements, de la vaisselle, de l'alimentation, des meubles, une pâtisserie avec un comptoir de boissons à bon marché, et tout les accoutrements possibles et imaginaires."