Cloître de l'Abbaye de Mortain

J'ai eu beau chercher d'où pouvait provenir le qualificatif de blanche, je n'ai rien trouvé... Finalement...

...j'ai fait un rapprochement avec les bouillonnements candides de la Grande Cascade qui coule à proximité du site...il y a aussi la robe écrue des cisterciennes...

...sinon pour ce qui est de la blancheur, jugez sur pièce...ou si l'on considère que la luminosité manquait ce jour là, prenons cette autre...

...et là 2è mystère : on aperçoit les galeries serpentant de telle façon, qu'on se dit que ce cloître n'a jamais été clôt...Il serait temps que le vendeur de cette abbaye - car elle est en vente depuis trois ans -, rédige une description circonstanciée de ce site qui le mérite amplement...

Je vais essayer d'y concourir de mon mieux...

J'ai beaucoup aimé les arcades des galeries...

...leurs enfilades étaient toutes d'élégance et de sobriété, cela tenait peut-être à ce qu'au lieu de la margelle traditionnelle, chaque colonnette reposait sur un socle individualisé...

...La décoration était choisie et épurée...

...tels ces cistels sur le plus proche ds chapiteaux... Peut-être la dureté de la pierre poussait-elle à pareille recherche...

De l'abbatiale...

...comme tout un chacun, j'ai jeté un oeil au mini clocher, que l'on sait tout de bois, à un point tel qu'on a jamais y installer une cloche...

...de l'intérieur j'ai retenu le chevet plat...

...avec cet élégant rappel moderne du doublet et de l'oculus cistercien...

J'aurais aimé accéder à la salle capitulaire, au cellier ou au réfectoire des convers, qui existent semble-t-ils, ne serait-ce que pour admirer ces voûtes d'arêtes dont je n'ai que la vue qui suis ...

Cloître de St Hilaire en Lubéron

Il n'est pas tout d'avoir localisé St Hilaire quelque part du côté de Menerbes, quand, brusquement surpris par une sente rocailleuse qui dégringole dans les sous-bois il vous faut choisir : y aller ou ne pas y aller ... Surtout que le gymkhana, on ne le saura que plus tard, dure un bon demi km, .. On se dit : "C'est tout jours plus facile à la remontée " ...

Mais c'est vrai que ce petit prieuré se mérite ... Inscrit sur une courte terrasse... Adossé à un abrupt calcaire et troglodytique d'un bord et de l'autre longeant un précipice, il s'ouvre modestement à vous par sa face occidentale ...




Personne ! ...

Pas le moindre accueil regorgeant de produits dérivés ... Pas le moindre convers en chantier d'insertion ... Même si deux antennes paraboliques se dissimule au dos d'un bâtiment privé, Ici le Siècle est peu apparent .

Roman, un porche qui pourrait n'être que cocher, nous happe dans l'abbatiale ... Petite, nue avec un chevet à fond plat découpé d'un triplet qui éclaire le choeur ...




Deux ouvertures sur le flanc droit ouvrent sur le cloître ... Et quel cloître ! ... Je n'en ai jamais vu de si petit.un trapèze allongé avec une base à 3 arcades à l'Est ...





 et l'autre à 2 en face ...



Il devait y avoir une galerie côté Nord, sans doute plus tardive pour ce qu'on peut en voir des pilots sur le bâtiment; bâtiment qui de façon inhabituelle abrite la salle capitulaire ... Laquelle nous ne verrons pas , pas plus que le réfectoire ou le chauffoir qui sont les autres salles ouvertes à la visite et qui étaient présentement fermées ...
Au Sud, le long de l'abbatiale, vraisemblablement pas de galerie ...




Nous verrons parfaitement le préau, étendue de quelques mètres carrés de ray-grass ...
Mais que cela a du charme ... Comme ne semble pas l'indiquer ma relation...

Depuis la galerie orientale...




 on peut déboucher derrière le chevet et découvrir un site des plus insolites avec :
- au-dessus du triplet, le damier d'une trentaine de boulins (ouvertures de nids de pigeon),


- dans l'abrupt, une grande salle creusée dans on ne sait quel but.
- surélevée d'environ un mètre, une relative vaste terrasse, ressemblant à un terrain de pétanque et qui, vraisemblablement , devait être un potager ...

 De place, il en existe si peu.


Effectivement la remontée du chemin nous a paru plus aisée.

Ce sont des Carmes revenant de terre sainte qui, vers 1250, développèrent un site déjà existant ... L'histoire de cette abbaye fut mouvementée, j'ai retenu que c'est un de mes homonymes - peut-être un ancêtre - qui, vers la fin du 16è siècle, la détruisit si totalement qu'il fallut 3/4 de siècle pour la voir revivre ...

Le cloître de Sylvacane

Sylvacane, la forêt de roseaux ... Un lieu comme les recherchaient les moines de St Bernard ... Aujourd'hui la campagne alentours est bien policée ... S'il reste bien des canes, elles sont agencées en ligne coupe-vent en protection des cultures délicates... La troisième soeur avec Sénanque et Thoronet ...

Ce qui frappe en arrivant c'est cet interminable et étroit bassin ...


... Sans doute le vivier mais pourquoi cet étirement ???

L'abbatiale présente une façade occidentale des plus cisterciennes, des plus romanes : un oculus, un triplet de lucarnes, un porche des plus sobres ...et un importante déclivité de la droite vers la gauche.

.. mais l'intérieur associe - à se demander si cela s'est fait durant la construction ou à l'occasion de réparations - , de façon élégante, des formes du gothique débutant aux romanes initiales ... Par exemple observons le voûtement du collatéral Nord (à droite) ...
... mais ses arc doubleaux ont la brisure gothique, tout comme la nef ...



mais remarquons comment ces doubleaux s'arrêtent sur pilots à deux mètres du sol, dans la tradition cistercienne tout comme l'est l'austérité des lieux ...Au fond, le choeur à chevet plat est éclairé d'un triplet et d'un oculus ...


La croisée du transept est ogivale mais d'un gothique primaire ...
 
Le cloître aurait les galeries les plus frustres de l'art cistercien ...

... si embase de colonettes disparues et arcatures n'avaient permis de reconstituer l'arcade d'orgine, bien dans la lignées des soeurs cisterciennes :

Le lavabo n'est pas sans rappeler, en moins beau, celui que l'on trouve à Conques ...



La dévastation des arcades rend les galeries romanes pltôt sinistres ...




... mais les moines devaient être particulièrement studieux si l'on en juge par ces cavités, dégagées dans les murs à plusieurs reprises ...
... auxquelles on a coutume d'attribuer le rôle d'armoirium .

L'entrée de la salle capitulaire n'est guère plus avenante ...


... c'est un peu mieux vu de l'intérieur ...


... sinon le voûtement est d'un gothique tardif ...


... ne serait-ce qu'en observant la fine décoration des pilots ..



... A l'étage un dortoir immense et magnifique, voûté en berceau ...


... au rez-de-chaussée un réfectoire non moins immense et non moins splendide ...


... d'architecture gothique ...


... tout comme le chauffoir et la salle des moines (scriptorium) ...

Mais il est temps de partir ...

La première des trois soeurs provençales

 « J’espère que vous avez pu aller au Thoronet et que vous aurez aimé ce lieu. Il me semble qu’il y a là l’essence même de ce que doit être un monastère à quelque époque qu’on le bâtisse, étant donné que les hommes voués au silence, au recueillement et à la méditation dans une vie commune ne changent pas beaucoup avec le temps. »
Père Couturier à Le Corbusier.

Le Thoronet est cistercien mais la simplicité et la sévèrité recherchées par cet Ordre débouche parfois sur une beauté époustouflante: plénitude de la pierre dans la conjugaison de la taille et de la couleur, complicité de la lumière, distribuée ici et là suivant les heures, suivant les saisons...

noyée dans la forêt

clocher de l'abbatiale

  chevet plat

nef

cloître

bâtiment du lavabo

lavabo

galeries

arcade colonne et cistel

vue depuis la galerie

salle capitulaire

dortoirs

bâtiment des convers
Un joyau roman préservé (si on excepte les ogives gothiques de la salle capitulaire).

L'abbaye de La Celle du Var

Sis à peu de distance de Brignolles, dans le Var, le site doit aujourd'hui sa notoriété plus au fait que, depuis plusieurs années, le cuisinier Ducasse y ait installé dans une partie des bâtiments, une Hôtellerie-restaurant renommé, 4* bien entendu.

Les vieux bâtiments romans, sans cesse en restauration, sont d'Histoire et d'Architecture tellement originaux qu'on peut aussi les classer 4*.

Pour en parler, rien de mieux (!) que le guide officiel mi lutin de la bande à Blanche Neige mi thésarde se délectant devant un os terreux ... C'est vrai qu'elle en vaut la peine, à chevaucher par exemple son grand christ catalan... Seulement on peut craindre la visite écourtée sans avoir vu tout ce qu'on voulait voir.

Seconde curiosité après la guide, l'enchevêtrement architectural ...

Disons tout d'abord que le monastère dès sa création notoire au XI siècle a été mixte avec une partie homme côté vieille abbatiale St Perpétue et une partie femme côté nouvelle abbatiale Ste Marie ...

Par leurs porches affrontés jusqu'à ce que l'aînée s'effondre libérant l'actuel parvis ... Ste Perpétue donnera naissance à la maison du Prieur - où plus tard gîtera de Gaulle - et dont le locataire au 16è sera Pape (20 jours) sous le nom de Marcel II...

Ste Marie, devenue aujourd'hui paroissiale et fort bien restaurée est une merveille de nef romane,

j'en atteste avec la guide:

"

Dotée d'une nef unique, avec une abside en cul-de-four, voûtée d'un berceau très légèrement brisé. Dotée de murs épais et percés de peu d'ouvertures, elle a la sobriété du style roman le plus pur. Sa façade Nord est, à l'extérieur, à bossage pour signifier la fonction du monastère dans un bourg ecclésial.

Sur le mur Sud de l'église se trouve un magnifique Crucifix d'origine catalane du XIV^e siècle en bois polychrome à la sculpture d'un très grand réalisme. Nous y trouvons également deux retables baroques du XVII^e siècle et le sarcophage dit de Garsende de Sabran du XIII^e siècle."

Le cloître tel qu'on l'affronte aujourd'hui, jardin d'Hiroshima aux troncs noircis,

est en fait un empilement de deux cloîtres début et fin roman probablement. En même temps quelle oeuvre à la restauration du réfectoire récent, la Restauration en cours, à plusieurs mètres de gravats sous la galerie Sud, révèle des infra-structures du cloître ancien dont un lavabo et toute le circuit de l'eau ... dûment repertoriée elles, avec un prochain remblaiement elles retrouveront l'oubli.

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