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ORAN jadis: le Lycée Ardaillon




ou Collège ARDAILLON






On le désignait ainsi parce qu'on n'y enseignait pas les langues mortes mais c'était un lycée qui portera ce titre juste après mon passage.
Pour m'y rendre le matin - car j'étais 3/4 pensionnaire et n'avais à faire que 2 trajets par jour - , trois itinéraires s'offraient à moi.
Partant de la rue Pélissier, celui des réveils tardifs, à partir du haut de ma rue, grimpait par d'abruptes venelles jusqu'au Plateau St Michel.





Je recoupais la rue de Mostaganem et le bd Marceau pour aller chercher la rue Dutertre; je pouvais de loin apercevoir notre si charmante gare de style mauresque.



garesaurel.jpg


Je devais encore traverser les hauts des boulevards Fulton et Sébastopol, jetant au passage depuis ce dernier un regard sur l'Hôpital Civil



, pour arriver sur l'arrière du Musée Demaeght où se tenait l'école des Beaux Arts.
 Ma mère m'y avait inscrit quand j'étais en 6ème et le bilan que j'en retiens est bref : 20 en Histoire de l'Art, 0 en dessin ...
Il ne me restait plus que quelques dizaines de mètres à parcourir pour me trouver dans la loge du concierge; c'était pour moi le moment d'estimer si j'allais avoir besoin d'un mot d'excuse. Si mon retard était trop important, je m'appuyais sur le rebord complaisant d'une fenêtre, toujours la même et rédigeais rapidement ce texte que je n'ai pas oublié:
Monsieur, Je vous prie de bien vouloir excuser le retard de l'élève RM. Avec mes remerciements."
... Un minimum de brièveté pour un maximum d'exigence!
J'apposais ensuite ma signature habituelle... Eh bien il s'en faudra de plusieurs années avant qu'un pion s'inquiète de savoir à qui appartenait la signature:
- A moi Monsieur.
- Tiens donc!
- Ben oui, je vis seul...
A partir de là la question dépassait la compréhension du pion.

Le second itinéraire était plus dolent.
Je remontais la rue Pélissier jusqu'à son carrefour avec la rue Cavaignac que je suivais, parallèlement à la rue d'Arzew jusqu'au bd Clémenceau, passant successivement devant l'école Jules Renard, l'Institution Jeanne d'Arc et finalement le Cours Descartes où plusieurs de mes amis, sportifs de haut niveau, viendront terminer leurs études malgré les efforts de M.Folton pour les garder au Collège.
Comme déjà évoqué, je rejoignais le square Garbé mais de là deux voies s'offraient: soit je coupais le square en diagonale pour trouver la place Sébastopol soit, si j'en avais le temps, j'allais chercher le boulevard du même nom plus bas de façon à passer,






l'air blasé devant GSell, le lycée de jeunes filles.

A l'angle du boulevard avec la place il y avait un café abritant le meilleur baby foot de la ville. Que de parties acharnées avons nous disputé une certaine année Castillo, Sabagh, Galera et moi; Salvador chantait "Un gentleman un peu noir"!






A l'autre bout de la place je prenais le bd Paul Doumer et arrivais bientôt au Musée Demaeght; Ardaillon n'était plus qu'à quelques pas.


Le troisième itinéraire c'était quand je dormais chez ma grand mère à Eckmühl; on s'arrangeait pour faire le trajet à plusieurs: Juan, Furio, Bensoussan, Dura, Guzman...

Car il fallait traverser le Village Nègre et l'on n'était pas fiérots. Là aussi on débouchait sur le Musée Demaeght.




Comme on le voit ci-dessus,

 



 notre Collège avait une forme triangulaire et le bâtiment blanc juste à côté abritait l'enseignement technique.





L'entrée principale avec son grand escalier reste marquée par le souvenir d'une de mes bougnas au sortir de l'étude du soir; contre V. qui d'ailleurs ne s'en souvient pas. C'est, pareil à une statue de Giacometti et l'économie de gestes du Commandeur que M.Sotteau, le Principal, avait mis fin à l'algarade.





Voilà une partie de la cour intérieure, étrangement déserte;.
Dans le prolongement de la partie centrale se trouvait la sortie des élèves. A dix heures c'était la ruée pour prendre d'assaut le carico de Chergui et sa calentica. J'ai eu la chance d'avoir sévi dans les 2 classes de part et d'autre de cette entrée: la 4èM1
et la 3èM1 mais je ne peux qu'être surpris que Chergui n'ait jamais blessé quelqu'un avec son grand couteau à pain ...







Il décèdera en 2004.


Sous les arcades se déroulaient les matchs de pitchaks mais aussi d'un jeu peu évoqué par la mémoire pied-noirs. Généralement à 2 contre 2 on avançaient vers les adversaires en faisant rebondir une balle sur le front, en faisant des passes à son partenaire et , pour bien faire, ça se terminait par un tir à la " tête d'or Cano"!
La partie centrale était aussi l'un des 2 buts des matchs de foot ou de hand des récréations potaches. Au-dessus à gauche, c'était les labos de chimie de Momo Serfati et à droite ceux de sciences nat où il fallait s'exprimer " à voix chouflée".







 
 
C'est pas peu de dire que nous étions un collège sportif, l'équipe cadet de basket ci-dessus deviendra quelques années plus tard la sélection d'oranie. Avec de g. à d.
debout: Vicente (jsse), Salmeron P; (jsse), Dura (spartiates), Ferron (jsse) - accroupis: (X), Chauzy (gco?), Castagno (électra), Guzman  (électra).
Je vais m'arrêter là mais c'est certain que ces souvenirs là, personne ne pourra me les prendre ou les nationaliser.











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T
En ce qui concerne V.H, je croyais savoir qu'il s'agissait de 10 fois mais je dois confondre avec la chanson de Sardou ... Amicalement  José
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A
Seine et Marne le 21 mai 2009Bonjour et surtout merci du fond du coeur pour les belles photos d'Oran. Je suis tombée par hasard sur votre blog, cherchant une photo du village nègre à Oran, où je suis née voilà maintenant, soixante ans ! Le temps file si vite, que j'ignore avec précision, comment cela s'est produit... Merci encore, Bien à vous, Anygold
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