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7 décembre 2013 6 07 /12 /décembre /2013 17:00

 

 

La maison close de la Cressonnière

 

 

 

A Ardaillon, les jeudi après midi pour les collés restés emprisonnés, il y avait, dès le début de l'après midi, un spectacle délicat et sans cesse renouvelé, depuis les salles des classes donnant sur le bd Paul Doumer ...

 

Il s'agissait de dames, plutôt jeunes et bien vêtues qui par groupes de trois ou quatre, jamais plus, semblaient apprécier de se promener au grand air ... En fait elles arrivaient en taxi, se faisaient déposer à la hauteur du musée Demaeght et rejoignaient ensuite, un peu plus haut que notre Lycée, le laboratoire du Dispensaire où on leur refaisait une virginité ... médicale!

 

 

 

La visite terminée, les taxis renmènent ces élégantes vers le leur lieu d résidence et le plus souvent de travail aussi ...

Un gros contingent va rejoindre ces rues en pente reliant la Place d'Armes à la Marine comme la rue de l'aqueduc (à droite sur la photo) ...

 

 

 

ou la rue de Friedland rendue aujourd'hui inaccessible par l'accumulation des immondices.

 

 

Dans ces rues là, les dames logeaient dans des chambrettes mises aimablement à leur disposition par de jeunes hommes maigres, à la fine moustache, au foulard serrant le cou ... ou bien elles vivaient à plusieurs dans un appartement régi par une ancienne, la Mère Maquerelle, comme l'inoubliable Rosette de la rue Friedland.

 

Aujourd'hui, paraît-il, ces dames "péripathétisent" autour de la Place d'Armes ou bien, tout comme en Europe, "stabulent" dans des studios avec téléphone et ordinateur quand ce n'est pas dans des salons de massage ou des clubs discrets.


 

 

En d'autres endroits de la ville, dans les quartiers, existaient des petits boxons que l'on pourrait qualifier d'artisanaux ... Tel celui de Gambetta qui se blotissais dans une des petites rues jouxtant l'avenue des falaises. Minuscule habitation qui devait retrouver, hors la nuit, sa destination première ... Quelques mètres carrés de cour cimentée puis dès la porte un petit corridor avec, à droite une chambre d'ébats, anonyme et, pour sûr, à utilisatrices multiples ... et à gauche la pièce d'accueil, modeste et étriquée avec, jamais plus de deux hôtesses qui pouvaient jouer les serveuses en B.A.O si vous aviez soif ... Un engagement scellé, c'est dans le corridor que se réglaient les aspects financiers.

 

 

 

Et puis il y eut la maison close de la Cressonnière!

Mais d'abord situons celà ... Sur la photo ancienne ci-dessous ...

 

 

Captureyuio.JPG

 

 

...la vaste pente au centre correspondait à la cressonnière.A l'époque qui nous intéresse, c'est-à-dire dans les années 50, sa surface s'était réduite comme peau de chagrin avec le prolongement du Front de Mer.

La maison close était fichée au mitan de la pente des glaises, telle une échauguette surveillant la rade ... Je ne peux envisager que la construction située en bas à gauche, après les soutènements de la nouvelle rue du Port, puisse être le site de l'ancêtre de la maison close mais c'était bien le même type d'implantation ...Comme je ne peux imaginer qu'en descendant les sentiers qui parte de ce site,

 

 

 

on aboutisse, avant la construction de cette partie du port,à la célèbre "playical'nabos" augure,s'il en est, de la Maison Close à s'installer plus haut.

 

 

 

 

 C'est quand j'eus atteint cet âge inéfinissable entre "p'tit con" et "jeune chien", qu'un de mes amis juif se mit en tête de mettre à mort mon pucelage ... Car, qu'on se dise bien qu'en ce temps là il était peu aisé d'y parvenir sans aide ...

 

Nous laissant guider par la sinueuse rue de la Mina, mon copain Jacky et moi débouchâmes en face des silos du port ...

 

FM-a--08--Bd-Front-de-mer.jpg

 

 

Plus bas , sur la pente des glaises s'élevait une maisonnette d'un étage, complètement isolée, que je n'avais pas remarqué jusqu'ici ... Un cheminement de sentiers et d'escaliers en fer la reliait à la rue de la Mina.

 

La porte s'ouvrit sur une grande et unique pièce avec tables, chaises et ,déjà, plein de clients ... En face, un long bar surplombé par un escalier rectiligne qui montait à l'étage ...

 

Certains prétendaient que le boxon appartenait à un de ces grands juifs à gabardine dont Roger Hanin popularisait la silhouette à cette époque au cinema ... Jacky qui savait tout:

" Mais non, c'est un corse du nom de C. ... D'ailleurs il vient d'arriver, regarde près de la porte..."

 

Balaise pour sûr mais pas si grand que çà ... avec l'air le plus avenant du monde ... aucun risque de confusion avec Hanin... Chaque année il accepte d'être parrain d'un ou deux lardons acccouchés par des protégées et il en a même adpoté une qui a maintenant 16 ans et lui cause bien du souci ...

 

Passant devant notre table, petit salut amical à mon copain: " Jacky ! ... il a bien l'âge ton ami ?????"... et il passe.

 

C'est alors qu'une vaste et grasse main me saisit par le col : la Mère M., une immense blondasse aux lèvres comme des entrecôtes: "Viens avec moi Pingouin que je te réchauffe ..."

Après le passage obligé par le bar, nous voici au milieu du grand escalier quand la blondasse s'arrête et minaude :

" As-tu pensé à mon p'tit cadeau ?

La honte !!! ...dans mon vieux porte-monnaie ne subsiste que de la mitraille ...

Elle s'en saisit puis se tourne, hilare, vers la salle à ses pieds:

"Un napalm ! J'ai dégotté un napalm ! s'exclaffe-t-elle hilare.

La pauvre voulait dire "nabab" mais c'est vrai qu'en cette fin de présence des US au viet nam, le nom de cette arme s'entendait souvent.

 

Quant à la suite de l'histoire, comme le dirait aujourd'hui un personnage contemporain: "Cela relève du domaine privé !".

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 


 

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